C’est la rentrée. L’aube d’une nouvelle année scolaire pour Christine, enseignante des Sciences de la Vie et de la Terre aux classes de seconde du lycée général et
technologique Émile Dubois à Paris, dans le 14e arrondissement.
Autour d’elle, une bande de professeurs forme un noyau très soudé. Dans cet
établissement, on accueille des élèves au niveau très faible, « ceux dont personne
ne veut ».
À la fin de la seconde, le passage en première générale représente le graal que les
élèves rêvent de décrocher. Plus qu’une filière c’est un passeport social. Dans un
territoire à la marge, loin des objectifs de réussite au bac, les profs se battent pour
les aider à atteindre ce but, symbole d’intégration.
Sans moyens, dans la solitude et le désintérêt général, ils accomplissent à bas bruit
un travail quotidien, un combat épuisant et souvent vain, pour arracher ces
« gosses » au déterminisme social et leur inventer un avenir.